Les bibliothécaires, des geeks? (Billet 9, cours 7)

 




Les bibliothécaires sont depuis longtemps associés aux savoirs. Anciennement, ils ont été définis comme des intellectuels issus des milieux médicaux, scientifiques et religieux. Ensuite, est apparue la caricature de la profession qui persiste encore parfois dans l'imaginaire collectif. Celle d'une personne un peu austère qui exige le silence. Cette image, comme les concepts qui y sont associés, est désuète. La profession a évolué. Les bibliothécaires ont dû adapter leurs rôles dans la société actuelle. Leur place dans le web participatif y est apparue comme légitime et nécessaire. Culture de participation, mouvement ouvert, commun des savoirs, ressources éducatives libres. Ces concepts sont associés aux bibliothécaires d'aujourd'hui. Donc en ce sens, on peut les qualifier de participants à la sous-culture du Web car ils participent non pas à titre passif mais ils sont majoritairement des internautes actifs. Leur métier les amène à tenir des blogues, à créer des chaînes YouTube, à faire de la veille, à gérer des réseaux sociaux, à contribuer à Wikipédia, bref à rendre accessible le savoir par divers canaux.

On pourrait même à certain égard qualifier le bibliothécaire de « hackeur » dans le sens positif de bricoleur qui est en position de résolution de problèmes. 

Dans le cours 7 du cours Web social il est question de l'éthique des hackeurs en 7 points. Ces points peuvent être associés aisément à des référentiels ou des bases communes de la culture des bibliothécaires à l'échelle mondiale.

Voici la charte éthique des hackeurs, présentée dans ce cours:

  1. Vous devez obéir à l’impératif de la pratique : l’accès aux outils qui permettent de comprendre le fonctionnement du monde devrait être total et illimité.
  2. Toute information devrait être libre et gratuite.
  3. Méfiez-vous de l’autorité et faites la promotion de la décentralisation.
  4. Les hackers devraient être évalués par leurs actions et non par des critères factices comme les diplômes, l’âge, l’origine ethnique ou la position hiérarchique.
  5. Vous pouvez créer de l’art et de la beauté avec un ordinateur.
  6. Les ordinateurs peuvent améliorer vos vies.
  7. Comme la lampe d’Aladin, l’ordinateur peut vous obéir au doigt et à l’œil (Web social, cours 7)
Cette charte se retrouve aussi sur le Blog du Hackeur. « L’éthique du hacker a vu le jour au MIT (Massachusetts Institute of Technology), il s’agit de valeurs morales et philosophiques que doivent posséder les hackers pour adhérer à un standard » (Blog du Hackeur, consulté le 30 novembre 2022). 

Un exemple de lien entre ces valeurs éthiques de la culture hackers et les bibliothèques est palpable dans la déclaration des bibliothèques québécoises:
« Comme le proclame l’UNESCO, la raison d’être de la bibliothèque est d’assurer un « accès libre et illimité à la connaissance, la pensée, la culture et l’information », notamment grâce à la gratuité »

En effet, les notions d'accès libre, illimité et gratuit à la connaissance vont dans le même sens. Pour lire la déclaration complète c'est ici« On peut mettre en parallèle l’éthique hacker avec des principes de base de la vie intellectuelle » (Web social, cours 7). Cette dimension intellectuelle correspond à l'une des caractéristiques des professionnels de l'information.

On peut continuer à cerner les ressemblances avec le principe d'accès ouvert (open access) qui est de plus en plus porté par la culture de cette profession. Et ce, afin de générer de la connaissance et de permettre un maximum d'accessibilité.

Et les bibliothécaires, des geeks? Des hackeurs? Si l'on définit le geek par une personne animé par « sa curiosité scientifique et la soif de connaissances », alors oui on pourra gentiment leur accoler ces dimensions des hackeurs et geeks, mais à échelle variable. 

Une chose est certaine, les bibliothécaires participent activement au Web participatif et ont plusieurs points communs avec les hackeurs et les geeks.



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